samedi 1 novembre 2008

Djamila Boupacha par le grand Pablo Picasso

Une surprise agréable au Musée national d'art moderne et contemporain d'Alger (Mama) à l'occasion d'une remarquable exposition intitulée «Les peintres internationaux et la révolution algérienne».
La lithographie de Djamila Boupacha par le grand Pablo Picasso. Le dessin a été confectionné la veille du cessez-le-feu (mars 1962) pour sauver de la guillotine Djamila Boupacha. Le dessin au fusain paraît à la une des Lettres françaises du 8 février 1962 et en ouverture du plaidoyer de Simone de Beauvoir et de Gisèle Halimi, publiées chez Gallimard. Une toile qui, aujourd'hui, est cotée aux enchères publiques à hauteur de 400 millions de dollars, au point que son acheminement depuis la cité phocéenne (Marseille) au musée d'Alger s'est faite sous impressionnante escorte.

Au Mama, la toile était vitrée par le système de détecteur à base de température et luminosité. Anti-franquiste et artiste peintre majeur du XXe siècle, l'espagnol Pablo Ruiz Picasso s'était intéressé à l'Algérie au tout début de la révolution de 1954 par toute une série de variations sur les Femmes d'Alger, de Delacroix, lequel exprimait une peinture d'essence coloniale travestissant, de facto, la réelle image de la femme algérienne. Delacroix, artiste du génie militaire et officier des services de renseignements français, peignait, en fait, les prostituées d'une maison close à La Casbah d'Alger. Ce qui a poussé Picasso à rectifier le cours de l'histoire en dénonçant au travers de ses 15 toiles et deux lithographies – qu'il qualifiera lui-même de paraphrases – la souffrance, toute la souffrance des femmes algériennes soumises aux pires gémonies coloniales. Il a voulu, en outre, témoigner à sa manière son soutien indéfectible à l'émancipation du peuple algérien colonisé en donnant à ces femmes une image de combattantes. Simplement en revisitant l'œuvre de Delacroix et en tendant une oreille attentive aux informations diffusées sur son transistor. Sa série s'achève sur une œuvre monumentale qu'était le supplice de Djamila Boupacha en 1962.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

je cherchais son portrait et grace a vous je l'ai trouvé puis j'ai lu votre poeme que j'ai adoré!