lundi 30 janvier 2017

La terre, vous parle

Écoutez parler la terre...
La terre vous parle-t-elle?
... Vous est-il arrivé une fois d'entendre la terre parler?
Moi oui...
Partout où je suis. Elle n'arrête pas de me poursuivre.
Dans mon réveil, dans mon sommeil, sous ma douche, quand je marche, et même quand je mange.
Elle n'arrête pas de me parler :


' Vous me fatiguez, vous m'épuisez, vous me déchirez avec vos bombes...
Vous me poignardez avec vos missiles, vous faites trop de bruits.
Je vous donne à boire,
je vous donne à manger,
certains trouvent le moyen de laisser les autres mourir de faim...



Je vous allaite dès votre naissance et à la fin de votre vie, je vous reçois, je vous accueille je me fais lit pour vous accueillir.
Je vous sucre, je vous pastèque, je vous mandarine, je vous fleure, je vous jasmine,
je vous donne mes odeurs pour vous égayer,
je vous emmène dans ma mémoire jusqu'à vos ancêtres,
je me tapisse de neige pour vous distraire et de sable pour vous plaire.

Je me grotte, je me roche, je minéralise,
je cicatrice vos blessures.
Je vous donnes les fruits de mes entrailles,
je vous porte, je vous emporte,
sur chacun de vous il y a mes empreintes, mes couleurs, mes accents,
c'est sur moi que tout s'appuie, votre équilibre vous me le devez.

Ne vous ai-je pas ouvert mon ventre pour répondre à vos besoins ?
Si je disparaissais où pourriez-vous planter vos arbres ?
Si je retirais mes eaux que pourriez-vous boire ?
Si je voilais toutes mes beautés, que pourriez-vous voir ?

Quand vous suffoquez, je vous aère.

Je me laisse me labourer et vous me goudronnez,
je me laisse vendangez et vous me nucléarisez.

Vous ai-je déprimé avec mes jardins ?
Vous ai-je stressé avec mes parfums ?

J'étouffe...



















Vous voulez le ciel, allez-y !
grimpez en l'air.

Quand je suis arbre vous me coupez,
quand je suis céréale vous me brûlez,
quand je suis eau vous me polluez,
quand je suis fertile vus me gaspillez,
quand je suis Afrique vous m'affamez,
quand je suis pétrole vous me pompez,
quand je suis Nord vous me modernisez,
quand je suis Sud vous me sous-développez.
Je n'en peux plus !

Qui pourra me ressourcer ?
quel autre peuple pourra m'habiter?"





Un magnifique texte de Raouf Ben Yaghlane 

Rêver



Rêver, c'est oublier la réalité
en se donnant un moment de liberté.
Rêver c'est dire non à l'impossible
mais aussi atteindre ce qui est inaccessible
 
 
Rêver c'est s'inventer des roses
quand dans la vie il n'y a pas grand-chose.
Rêver c'est se promener dans son jardin secret
aussi sereinement qu'un roitelet.
 
Rêver c'est se créer un monde à soi
illuminé par un soleil de joie.
Rêver c'est toucher la beauté
mais aussi émouvoir sa sensibilité
 
Rêver c'est broder un poème
avec la soie d'un je t'aime
sur le ciel de son cœur
pour le donner à toutes les douleurs.
 
Rêver c'est savoir se mentir
et transfigurer la souffrance en plaisir.
Rêver c'est pénétrer dans un autre univers
où l'on ne voit ni la tristesse ni l'enfer.

Signé: Nadjet taibouni

Lettre d'adieu

Gabriel Garcia Marquez (prix de Nobel de littérature) s’est retiré de la vie publique pour raison de santé : cancer lymphatique. Il a envoyé une lettre d’adieu à ses amis et grâce à Internet elle peut à présent être diffusée.
Je vous recommande sa lecture car ce court texte écrit par l’un des plus brillants latino-américains de ces derniers temps, est vraiment émouv
ant !


Les derniers voeux

“Si pour un moment Dieu pouvait oublier que je suis une marionnette de chiffon et me donner en cadeau une parcelle de vie, j’en profiterais le plus possible.”

“Je ne dirais probablement pas tout ce que je pense mais sûrement je penserais tout ce que je dis.”
“Je donnerais une valeur aux choses, non pas pour ce qu’elles représentent, mais plutôt pour ce qu’elles signifient.”
“Je dormirais peu, je rêverais davantage, sachant que pour chaque minute pendant laquelle nous fermons les yeux nous perdons soixante secondes de lumière.”
“Je marcherais alors que les autres s’arrêtent ; je me réveillerais quand les autres s’endorment.”.
“Si Dieu me faisait cadeau d’un petit peu de vie je m’habillerais simplement, je m’allongerais à plat ventre sur le sol mettant à nu non seulement mon corps mais aussi mon âme.”

“Aux hommes je leur prouverais combien ils se trompent en pensant qu’ils cessent d’être amoureux en vieillissant, sans savoir qu’ils vieillissent quand ils cessent d’être amoureux.”

“A un enfant je lui donnerais des ailes, mais je le laisserais apprendre à voler tout seul.”

“Aux vieux je leur apprendrais que la mort ne vient pas avec la vieillesse mais plutôt avec l’oubli.”

“J’ai tant appris de vous, les hommes...,J’ai appris que tout le monde veut vivre au sommet de la montagne sans savoir que le vrai bonheur est dans la manière de l’escalader.”

“J’ai appris que lorsqu’un nouveau-né serre pour la première fois dans sa petite main le doigt de son père il le garde attrapé pour toujours.”

“J’ai appris qu’un homme a seulement le droit d’en regarder un autre en bas quand il faut l’aider à se relever.”

“Il y a tant de choses que j’ai pu apprendre de vous ! Mais réellement peu me serviront parce que quand elles seront rangées dans cette valise malheureusement je serai en train de mourir.” “Dis toujours ce que tu ressens et fais ce que tu penses.”

“Si je savais qu’aujourd’hui c’est la dernière fois que je te vois t’endormir je te serrerais fort dans mes bras et je prierais le Seigneur de pouvoir être le gardien de ton âme.”

“Si je savais que ce sont les dernières minutes que je te vois je te dirais “Je t’aime” et j’ignorerais, honteusement, que tu le sais déjà.”

“Il y a toujours un lendemain et la vie nous donne une autre opportunité de faire les choses bien; mais si je me trompe et que ce jour-ci est le seul qui nous reste, j’aimerais te dire combien je t’aime et que je ne t’oublierai jamais.”

“Le lendemain n’est assuré pour personne, jeune ou vieux. Aujourd’hui ce peut être la dernière fois que tu vois ceux que tu aimes. N’attends donc pas davantage, agis aujourd’hui parce que demain n’arrivera peut-être jamais et que sûrement tu regretteras le jour où tu n’as pas pris le temps d’un” sourire, d’une étreinte, d’un baiser” et où tu as été trop occupé pour leur adresser un ultime souhait.”

“Garde auprès de toi ceux que tu aimes; dis-leur à l’oreille que tu as besoin d’eux; aime-les et soigne-les bien; prends le temps de leur dire “je te comprends”, “pardonne-moi”, “s’il te plaît”, “merci” et tous les autres mots d’amour que tu connais.”

“Personne ne se souviendra de toi pour tes pensées secrètes. Demande au Seigneur la force et la sagesse de les exprimer.”

“Démontre à tes amis et êtres chers combien ils comptent pour toi.”

PS: Gabriel García Márquez, né le 6 mars 1927 à Aracataca et mort le 17 avril 2014 à Mexico, est un écrivain colombien. Romancier, nouvelliste, mais également journaliste et militant politique, il reçoit en 1982 le prix Nobel de littérature.

dimanche 29 janvier 2017

Hommage à ma table de classe

Je te pleure ma chère amie d’enfance, tu as été présente avec moi dés mon premier jour de classe( les années 1970),à l’école primaire millet au sacré cœur, Alger, je pense que cette école portait le nom du célèbre Jean-François Millet , un artiste-peintre réaliste, pastelliste, graveur et dessinateur français du XIXᵉ siècle, l’un des fondateurs de l’école de Barbizon. Aujourd’hui, elle porte le nom « EL Khensa », pas mal ! El khansa est aussi une artiste, une Grande poétesse arabe légendaire. 
Je reviens à mes larmes qui pleurent cette fidèle compagne qui était présente durant toute ma scolarité soit 5ans de primaire (j’ai dû sauter une classe, d'ailleurs je ne sais pas pourquoi mais chose est sûr; j'avais trop de bons points, et des images), elle était toujours là, jamais absente, elle me tenait au chaud, gardait mon équilibre, j’adorais la toucher, la caresser, je soulevais son pull pour cacher dans son ventre mes cahiers et livres, et surtout le gouté !
 


 
Elle laissait ma plume pénétrer son œil ! Je sais que c’était une souffrance pour elle, mais elle ne disait rien ! Pauvre amie quand je salissais avec mon ancre ta peau même en nettoyant avec le buvard que tu aimait beaucoup -vous étiez des grands complices, je le sais aujourd’hui- mais tu gardais toujours les traces de mon griffonnage, et mes maladresses !
Mon amie peux tu me dire combien de fois je t’ai frappé, je t’ai mal traité, histoire de colère de gosses ? Moi je ne me rappelle pas, mais je sais que tu en as reçu des coups ! 
Tu me manque ma chérie ! Je donnerais ma vie pour te revoir, et de prendre soins de toi la belle, la si belle aux yeux qui connaissent ta valeur !
Je sais tu es partie, et une partie de moi s’en est allée ! Ce que je regrette aujourd’hui c’est que je ne t’ai jamais dit que je t’aime !!!
Je t’aime ma Table, source de mon savoir !

Nadjet Taibouni « Hommage à ma table de classe »

LARMES DE FEMME


Un petit garçon demande à sa mère
" Pourquoi pleures-tu ? "
" Parce que je suis une femme ", lui répond-elle.
" Je ne comprends pas ", dit-il.
Sa mère l'étreint et lui dit " Et jamais
tu ne réussiras ".


Plus tard le petit garçon demanda
à son père " Pourquoi maman pleure-t-elle? "
Je ne comprends pas ! " Toutes les femmes pleurent
sans raison " fut tout ce que son père put lui dire.

Devenu adulte, il demanda à Dieu :
" Seigneur, pourquoi les femmes pleurent-elles aussi facilement ? "

Et Dieu répondit : " Quand j'ai fait la femme,
elle devait être spéciale.

 

J'ai fait ses épaules assez fortes pour porter le poids du monde;

et assez douces pour être confortables.

· Je lui ai donné la force de donner la vie et celle
d'accepter le rejet qui vient souvent des enfants.
La force pour lui permettre de continuer quand tout
le monde abandonne. La force de prendre soin
de sa famille en dépit de la maladie et de la fatigue.
· Je lui ai donné la sensibilité pour aimer
ses enfants d'un amour inconditionnel, même quand
ces derniers l'ont blessée durement.
· Je lui ai donné la force de supporter son mari
dans ses défauts et de demeurer à ses côtés sans faiblir.
· Et finalement je lui ai donné des larmes
à verser quand elle en ressent le besoin.
Tu vois mon fils, la beauté d'une femme
n'est pas dans les vêtements qu'elle porte,
ni dans son visage, ou dans la façon de
se coiffer les cheveux.

La beauté d'une femme
réside dans ses yeux. C'est la porte d'entrée de
son coeur, la place où l'amour réside.
Et c'est souvent par ses larmes
que tu vois passer son coeur. »