Marseille était une implantation importante de la seita, sur la belle de mai a flotté durant des années l’odeur du tabac, comme l’entrée Nord de Marseille était marquée par l’odeur du savon, celle de la belle de mai c’était le tabac.
Mais la seita ce n’était pas que l’odeur, c’était des centaines d’ouvrières travaillant à cet endroit, c’était un quartier animé par ces ouvrières et ouvriers, des enfants allant à l’école de la belle de mai, un marché, un pouvoir économique, des vies rythmées par la seita,.
Un jour la seita a fermé, plus d’odeur de tabac, plus d’ouvrières.
A travers CARMEN, on peut se demander ce qu’il reste de la mémoire ouvrière féminine .Car si certains auteurs tentent de maintenir la mémoire ouvrière vivante, c’est souvent le travail des hommes, comme pour les mines de Gardanne.
Mais les femmes aussi travaillent. Que sont-elles devenues ? Que peuvent-elles nous dire de ce passé si récent et qui est parti en fumée comme l’odeur des cigarettes ?
Ne sont-elles plus qu’un élément de décor pour un spectacle, comme CARMEN ? Leur travail n’est-il plus qu’une simple toile de fond pour opéra que l’on dit populaire ? Mais le travail n’est-il pas hautement populaire ?
*CARMEN SEITA permet de mettre à jour de nombreuses questions au delà du spectacle, de la musique, du théâtre. Il interroge la vie économique, les facteurs humains, sociologiques :
*qu’est devenu un quartier comme la belle de mai privé d’un moteur économique important,
*quelle transformation a provoqué le départ de tous ces ouvriers et en particulier des femmes ?
*Comment vivaient elles dans ce quartier, leurs enfants allaient ils à l’école de la belle de mai ? Quelle vie de femme avait elle, quel rythme, où sont-elles ? *qu’ont- elles à nous dire de ce passé laborieux ?
Cependant dans CARMEN SEITA l’accent sera mis sur l’aspect culturel dans sa dimension étendue : culturel ne se rapportant pas uniquement à la culture comme étant l’ensemble du monde culturel, mais la culture, celle de chacun, la culture ouvrière
Edmonde FRANCHI
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