vendredi 20 septembre 2013

Soraya Kinane : Un destin inattendu


Soraya Kinane, comme beaucoup d’artistes, était d’une grande ambition, elle rêvait devenir une étoile, travailler pour assurer un bel avenir pour elle, sa famille et surtout pour sa progéniture, Sarah et Boumedienne… Voyant que cela ne pouvait se concrétiser dans sa ville, dans son pays, et comme beaucoup d’Algériens, elle choisit le départ, juste là, elle traverse la Méditerranée, pour pas loin, à côté de sa terre natale ,à 30 minutes de vol, et pour apaiser son mal du pays ,il suffisait juste d'un petit vent du nord provenant d’El bahia Wahrane, vers la ville Dénia à 130 km  d’Alicante, où elle s'installe,
Oui, Soraya a choisi l’exil à la recherche du succès pour réaliser son rêve, avec juste un billet d’avion et une valise en carton comme l’a fait avant elle sa chanteuse préférée Linda de Suza qui a connu la gloire et un beau matin tous s’écroulent comme des châteaux de sable que les vagues effacent à leurs  passages…
Mais Soraya, n’a pu construire des châteaux de sable, puis sauter dessus à pieds joints, elle n’a même pas eu le temps d’ouvrir sa fenêtre pour laisser pénétrer l’odeur des mimosas de son quartier qu’elle chantait avec sa douce voix !


La voix n’a pu trouver un air, et la chanson a perdu sa mélodie, et elle a bien compris que devenir adulte, c’est aussi se rendre à l’évidence, lâcher ses rêves d’enfant pour se laisser menotter par la réalité.
La peur du lendemain a hanté les nuits froides de l’artiste, le destin a cassé sa voix, a brisé son corps, et la lutte pour la gloire s’est transformée en un combat pour la survie… Et le retour au pays, caresser ses enfants, mourir dans la maison modeste de ses parents, sont devenus un rêve que le destin ne lui a pas exaucé !
Soraya rend l’âme dans un modeste hôpital, située dans cette ville Dénia, même à 30 minutes de sa belle ville de son enfance, sont devenus interminables  car l’aiguille de l’horloge s’est envolé avec le souffle du  vent du nord provenant d’Alicante vers Oran !
Je l’ai vu dormir  Soraya Kinane, paisiblement dans son cercueil, et par miracle j’entendais sa voix fredonnait  sa dernière mélodie qu’elle chantait dans son sommeil éternel,. Par ses beaux yeux qui étaient  à moitié fermés, j’ai compris qu’elle regardait le mausolée de Sidi El Houari, et son sourire  timide disait tout simplement « Enfin, je suis protégée  par cette terre que j’ai  tant aimé ! »
Merci à Madame Khalida Toumi, ministre de la culture de lui avoir offert l’ air de cette mélodie en lui accordant, un émouvant  retour et un bel enterrement à la grandeur de sa simplicité !
Merci à l’Onci d’avoir été présent  pour lui prouver qu’elle est et restera l’artiste de l’Algérie qu’on aime si fort !
Et merci à ses enfants, ses amis d’Espagne et d’Algérie d’avoir cru en elle, et de réaliser que notre Soraya Kinane restera éternelle !
Nadjet Taibouni

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