Le metteur en scène Sakia Mekkiou Alias « Sonia » : “J’ai été attirée par la poésie et l’engagement du texte”
La pièce théâtrale El Djamilate a été présentée dans la soirée du samedi au Théâtre national algérien Mahieddine-Bachtarzi, dans le cadre du cinquantième anniversaire de l’indépendance de l’Algérie, en présence de la ministre de la Culture Mme Khalida Toumi, de plusieurs moudjahidate qui ont servi la cause de leur patrie, mais aussi du public qui tenait à leur rendre hommage.
Cette production du théâtre régional Azzedine-Medjoubi d’Annaba et dont la pièce, mise en scène par Sakina Mekkiou, connue beaucoup plus sous son nom d’artiste Sonia, sur un texte de Nadjet Taybouni, se veut un hommage à toutes les femmes ayant combattu contre l’occupation coloniale.
Pendant près de 75 minutes, le public a eu l’occasion de découvrir l’esprit nationaliste et combatif de Djamila Bouhired, de Fadéla Saâdane et de Hassiba Ben Bouali, pour ne citer que celles-là, qui ont consacré toute leur vie à la défense de la cause nationale et à la libération du pays du joug colonial. L’engagement corps et âme de ces militantes se lit dans ce texte écrit par Nadjet Taybouni et, est rendu palpable par la bonne performance des cinq comédiennes, en l’occurrence, Lynda Salam, Laârini Lydia, Houari Radja, Mouna Ben Soltan et Hanifi Amel. La pièce a suscité l’admiration d’un public, qui a exprimé par des applaudissements chaleureux sa satisfaction à chaque partie du spectacle. Il était visiblement séduit par la dimension et la qualité de sa thématique, comme le témoigne Mohamed. «Je suis un grand amateur de théâtre. J’éprouve un réel plaisir à venir assister à chaque fois une pièce, mais aujourd’hui je suis vraiment ébloui par la qualité du texte qui est bien confectionné ainsi que le jeu des artistes qui ont donné un plus à cette pièce théâtrale. Je leur dis bravo et bonne continuation».
La cause algérienne contre le colonialisme n’était pas un combat individuel mais la cause de tout un peuple, homme et femme, grands et petits. La gent féminine a bien su montrer son amour, son attachement, ses origines en défendant de façon implacable son pays. Celles qui ont connu la souffrance, la torture, la prison, la mort… et même le viol ont montré avec acharnement pendant la lutte de libération un courage exemplaire tout en sachant faire valoir leur droit de femme. Pour cela cette pièce se veut un hommage à toutes ces militantes de la cause nationale, ces Algériennes qui ont bataillé contre le colonialisme français sous toutes ses formes Les cinq comédiennes ont réussi vraiment à traduire cette souffrance et ce rôle important qu’a eu la femme algérienne durant la guerre de libération, par leur prestation sur scène, à ressusciter la mémoire en mettant en exergue tous les sacrifices et toutes les souffrances des Algériennes.
Tout au long de cette pièce, l’assistance bien concentrée et transportée dans la période de la lutte de Libération nationale, a découvert l’esprit nationaliste et combatif de Djamila Bouhired, Fadéla Saâdane et de Hassiba Ben Bouali… et bien d’autres rassemblées toutes, sous le prénom de «Djamila» qui ont consacré toute leur vie à la défense de la cause nationale comme le témoigne une vieille spectatrice qui n’a pas pu retenir ses larmes «La pièce est un hommage mérité et appuyé à celles qui se sont sacrifiées cœur et âme pour permettre aujourd’hui au pays d’être libre et indépendant.
Pour permettre à cette génération de vivre en toute liberté alors il est de son devoir de préserver cette liberté et de travailler pour rendre un peu de mérite à ces femmes qui se sont sacrifiées». D’autres spectatrices ont salué, pour leur part, cette œuvre théâtrale qui vient renforcer les témoignages sur la contribution des Algériennes à la lutte de Libération nationale et sur les sacrifices endurés pour que l’Algérie vive libre et indépendante, par des youyous et des chants patriotiques, à leur tête la ministre de la culture qui se sont données à cœur joie de chanter Min djibalina.
Les faits relatés dans cette pièce remontent à 1961 lorsque, dans une des cellules de la prison de Serkadji (Alger), se rencontrent cinq moudjahidate, toutes condamnées à mort, mais bravant courageusement cette sentence en rêvant de liberté et d’indépendance pour leur pays. Chacune d’entre elles essayait de raconter le motif de son emprisonnement qui était le même ou presque pour toutes : le dépôt d’une bombe, la distribution de tracts… Après l’indépendance, le rêve de ces femmes était trop simple, seul un sourire était suffisant. Bravo les artistes…
Kafia Ait Allouache
“Hommage aux femmes algériennes” “Les femmes algériennes et les jeunes de cette génération son bien conscients des sacrifices du peuple algérien surtout la gente féminine, mais aussi le prix que nous avons payé pour avoir notre indépendance.
Ils nous ont montrés aujourd’hui que leur prise de conscience peut aller jusqu'à eux aussi tout en montrant qu’elles sont prêtes au sacrifice pour préserver notre liberté et notre souveraineté. Je suis très fière et heureuse de cette jeune génération de comédiennes et artistes qui montrent bien que l’avenir de l’Algérie est rassurant. Je suis très fière des femmes algériennes et des jeunes surtout. Celle qui a écrit le texte Nadjet Taybouni est une jeune femme, Sonia qui est bien connue et aussi de la génération de l’indépendance. Je suis très fière d’elles, je suis fière qu’il y’ait une jeune génération de femmes comédiennes et femmes de théâtre qui disent leur reconnaissance à celles qui ont tout donner pour que nous soyons libres aujourd’hui.
Elles sont un message très fort parce qu’elles sont conscientes de ce qu’il faut faire pour préserver ce trésor le plus précieux, la patrie. Elles sont conscientes de ce qu’il faut faire pour le préserver et le maintenir pour les futures générations. Vive les femmes algériennes !
Le metteur en scène Sakia Mekkiou Alias « Sonia »
“J’ai été attirée par la poésie et l’engagement du texte”Le texte de la pièce El Djamilate, relatant la souffrance et le combat des moudjahidate durant la guerre de Libération nationale a fait que l’on voulait rendre hommage à toutes les Algériennes qui ont combattu contre l’occupation coloniale, à chaque femme ayant consacré sa vie pour la libération de l’Algérie dans tous les coins de ce pays. Les comédiennes Lynda Salem, Lydia Laarini, Raja Houari, Mouna Ben soultane et Amel Hanifi interpréteront les rôles des moudjahidine détenues à la prison Serkadji (ex-Barberousse) durant la période coloniale. Je les ai choisie par ce que personnellement dans ma démarche j’opte pour le travail de formation. Quant on trouve des jeunes filles qui aiment le théâtre, même si elles n’en ont jamais fait et qu’elles ont du talent et le désir je pense qu’il faut les aider et les encourager pour percer. J’ai réalisé ce travail parce que j’ai été attiré par la poésie et l’engagement qu’il y a dans ce texte.
Propos recueillis par K. A. A.
http://www.elmoudjahid.com/fr/actualites/37768