J’ai appris à ne pas m’énerver, quand
je me retrouvais en plein embouteillage sur les périphériques de ma ville.
J’ai appris à ne pas paniquer, quand je
parcourais les rues d’Alger vide.J’ai appris à marchandais avec la patience quand l’incompréhension devient une monnaie courante.
J’ai appris à renforcer mon espoir, à consolider mes ambitions dans mon pays lisiblement paisible.
Et j’ai appris aussi, non pas à aimer mon travail, car lui-même est
une exclamation d’Amour, mais plutôt à avoir du temps pour apprécier mon rôle
qui n’est que ce plaisir ahurissant d’être au service de la culture de mon pays.
Littérature, Musique, spectacles, chorégraphie,
théâtre, cinéma, arts plastique, festival, rencontres, colloques, séminaires,
hommages, journées et semaines
culturelles, Quel beau monde !
Nous prenons à cœur l’épanouissement de tous les
arts qui font partie de notre identité. Je dis bien identité alors « Ne touchez
pas à mon pays pour souiller les volontés qui magnifient mon Algérie !! »
J’ai appris, que la culture est une
arme redoutable, et qui ne sera jamais un gadget entre les mains invisibles,
ennemies de ma nation, financées par des
producteurs fantômes et leurs sponsors
fantoches qui croient qu’avec un scénario barbon, réaliseront avec aisance le coup de manivelle, de l’avant première d’un
numéro de la série intitulée « Il était une fois en
l’Algérie ! ».
J’ai appris, que nous nous ne sommes
pas un public crédule et un peuple stupide, pour accorder à cet épisode
un triomphe acclamé sur toutes les chaines notamment Al Jazzera, notre
« Ennemi intime ».
Heureusement, on connait le son du
clap, on a appris à faire la différence
entre la réalité et le chimérique de « Apocalypse now» et on a toujours applaudi
l’annonce du coupé roulé !!!!
Par ailleurs, j’ai appris à
comprendre le sens de chaque mot de nos dialogues. Et avec exactitude, Je leurs
dis aujourd’hui, j’en veux pas de leur script, ni de leurs répliques qu’ils distribuent
comme un clip usé. J’en suis engorgée, mais, j’apprends toujours le sous texte
de « Rachida ».
Ceci étant dit, j’ai appris, plutôt
nous avons appris des « chroniques des années de braises » pour signifier
qu’on refuse d’être leurs acteurs dans leur pièce de théâtre. On refuse d’être des
portraits dénudés sur leurs toiles. On refuse d’être des marionnettes dans leurs
studios live. On refuse d’être des interprètes dans leur opérette. Nous ne
serons jamais des auteurs ou poètes de leur « Iliade ».
Qu’ils Sachent, nous refusons catégoriquement
d’être les compositeurs de leur 7ème symphonie, qu’ils ont
intitulé « Printemps arabe ! »